Henri COUPON.
Le
calendrier international nous offre la possibilité de refaire
la même étude avec les mêmes équipes
et le même demi d'ouverture.
Dans
les mêmes conditions d'analyse, le relevé statistique
fait ressortir :
|
MAINS
|
PIED |
|
France-Australie
( 4 Nov 2000 ) |
39 |
Up
Under |
Profondeur |
Touche |
Passe |
Drop |
Total |
2 |
7 |
4 |
1 |
1 |
54
|
France-Nouvelle
Zélande ( 11 Nov 2000 ) |
23 |
2 |
3 |
- |
1 |
- |
28
|
Deux
situations assez différentes, mais précisons que
pendant la deuxième mi-temps de France-Nouvelle Zélande
du 11 novembre aucune action au pied en cours de jeu n'a été
tentée par le demi d'ouverture. C'est peut-être la
conséquence du pressing adverse, mais aussi de l'intervention
fréquente du trois-quart aile côté fermé
qui venait en premier attaquant à la place du demi d'ouverture.
Par
contre, avec les pénalités, les transformations
et les mises en jeu, la sollicitation en jeu au pied a été
relativement importante.
Le
tableau suivant nous montre une certaine constance dans la fréquence.
|
France-Nouvelle
Zélande |
France-Australie |
Coupe
du monde |
21 |
22 |
Paris
Novembre 2000 |
26 |
20 |
En
ce qui concerne l'efficacité, il faut remarquer qu'au cours
du dernier France/Nouvelle Zélande, aucune mise en jeu
au centre n'a pu être récupérée par
les Français. Les All Blacks semblent particulièrement
organisés pour récupérer ces balles lorsqu'elles
sont placées juste au delà des 10 m.
Répétons
que le jeu au pied doit être aussi précis que le
jeu à la main, il
doit
permettre - à un partenaire de continuer l'action dans
une zone où il pourra arriver le premier, - au botteur
de bénéficier des mêmes avantages, - le placement
du ballon en profondeur pour faire reculer l'adversaire, - l'obtention
d'une touche en cas de situation délicate.
Le
fait de botter en profondeur, mais dans les mains de l'adversaire
risque souvent de vous faire reculer. C'est ce qu'on appelle le
gagne-terrain.
A
ce comportement, qui a amené le relevé de ces statistiques,
il faut ajouter l'action en défense et la participation
aux regroupements, conséquence de la nécessaire
polyvalence des joueurs.
Et
puisque nous sommes lancés dans les statistiques ; il est
intéressant de rechercher, au cours de ces deux dernières
rencontres l'habileté dans le maniement du ballon et le
respect des règles. Nous avons donc cherché le nombre
de joueurs qui touchaient la balle et les fautes qui en découlaient,
ainsi que le nombre de pénalités subies. Ce sont
deux paramètres qui influencent le rendement de l'équipe.
|
Balles
jouées |
Balles
perdues |
En
avant |
Pénalités |
Total |
France
Australie
France
Nouvelle
Zélande
|
197
145
129
100
|
20
6
15
8
|
14
14
11
13
|
34
20
33
dont 7 balles perdues
22
dont 1 touche perdue
|
Il
ressort de ce tableau que si les pénalités sont
à peu près équivalentes, le maniement de
la balle laisse beaucoup à désirer du côté
français.
Si
nous touchons plus de balles que l'adversaire, les séquences
d'utilisation sont beaucoup plus courtes.
Peut-être
les joueurs devront-ils admettre que comme dans tout numéro
de cirque ou de musique, la répétition des gammes
est une exigence du haut niveau. Rien n'est jamais acquis, tout
doit s'entretenir. Et par conséquent au plus on veut évoluer
dans un niveau élevé au plus la quantité
de travail technique doit être grande. Car, quelle que soit
la valeur de l'action menée, si les participants ne sont
pas aptes au plan technique elle ne réussira jamais.
Reprenons,
avec la dernière rencontre France-Nouvelle Zélande
de Marseille, notre analyse statistique du jeu du demi d'ouverture.
Nous
avons noté un total de 77 actions avec la balle en main,
qui se décomposent en :
27
passes - 29 coups de pied (7 Up and under) - 11 coups de pied
en profondeur - 6 coups de pied en touche - 3 passes au pied -
3 drops) - 21 actions de remise en jeu (envois - renvoi - pénalités
en touche - tirs au but).
C'est
un volume beaucoup plus important que dans les parties précédentes.
De plus, la précision du jeu au pied a été
bonne, mettant souvent les néo-zélandais en difficulté.
Ce qui a permis à la totalité de l'équipe
de se réorganiser pour répondre à l'action
adverse. Chaque joueur, connaissant le rôle de la place
qu'il occupe au moment précis du coup de pied, la couverture
défensive du terrain était assurée.
Si
nous analysons le nombre de balles jouées et le nombre
de balles perdues, nous retrouvons curieusement le même
nombre de balles jouées au cours de France - Australie
: 197. Mais, beaucoup moins de balles perdues : 20 (au lieu de
34) qui se décomposent en : 8 en avants, 10 pénalités,
2 touches perdues.
Du
côté néo-zélandais, nous notons : 180
balles jouées et 18 perdues - (4 en avant - 12 pénalités
- 2 touches perdues).
En
conclusion, nous dirons :
- que
l'intensité du match a été très
grande, plus de balles jouées, moins de fautes, donc
moins d'arrêts,
- que
le rôle du demi d'ouverture est très important
par sa vision du jeu, par la précision et la justesse
de son jeu au pied,
- que
la discipline de l'équipe pour répondre aux consignes,
aux actions et pour respecter le règlement est essentielle.
Cela constitue les conditions de base de la réussite
d'une équipe.
A
Biviers, le 14 Novembre 2000.